Le 26 mai 2003 s'annonce être le début d'une escapade de plusieurs mois réalisée

seul et à pied par votre humble serviteur entre

VEZELAY-ISTANBUL

 

  (tracé approximatif)          

 

 Dans le nord du Morvan se trouve Vézelay, lieu de prêche de la deuxième croisade par saint Bernard en 1147, un point de départ pour l’orient qui sonne bien. Le but ? Partir vers l’est. S’enfoncer dans les forêts et traverser les collines jusqu’à rejoindre les méandres du Doubs et Morteaux, petite halte sympathique dans le Jura, après avoir déjà jongler avec la boussole entre les taillis, les champs de maïs, les grandes routes a éviter, la chaleur, les orages de fin d’après- midi, les barbelés, les cours d’eau et les chemins qui ne veulent pas aller où l’on veut. Au 100 /000 eme, on se débrouille comme on peut.

 

 


                Dans le Jura suisse, tout est déjà plus détaillé, Chaque carrefour a ses panneaux minutieusement indiqués et les chalets immenses sont décorés de bégonias et de nains de jardin. Je contourne Bern par le Nord en passant par les mamelons boisés. La chaleur est écrasante en cette année 2003. Les Alpes au loin commencent à apparaître.

 

 


Lundi16 juin, 18 ème jour de marche.

 

 

               Entre deux barres rocheuses je pénètre dans le massif afin de passer mon premier bivouac en altitude en regardant au loin le soleil se coucher sur Vézelay, avant de redescendre sur Brienz et son lac au bord duquel je passerai deux jours à cause de violents orages et aussi de la fatigue que j’accuse.

               N’ayant ni l’équipement ni l’expérience de la haute montagne, je me contente de suivre mon chemin par les balcons pour éviter le massif de l’Oberland et ses 4000 acérés descendant vers l’Italie. Le col de Susten permet de me retrouver dans la vallée qui mène à Andermatt, village touristique suisse et montagnard par excellence.

 

 

 

 

               Suivre de près ou de loin la vallée ramène à couper la route où cohortes de motards rivalisent avec les voitures de sport dans le déambulement des lacets. La Suisse est parfois bruyante. Je prends un peu de hauteur pour passer un petit sommet, le Barenhorn à 2900 mètres et quelques pierres. Très peu de neige, il faut quand même regarder où l’on met les pieds, mais c’est en bas que je me ferais une entorse en cherchant bêtement un endroit plat pour camper.

 

 

 

               Deux jours dans un camping puis plus tard, rechute dans les alpages et je passerai deux autres jours dans une bergerie hébergé par des jeunes restés la pour l’été, dans la partie romanche.


               Suivre les sentiers par un climat redevenu caniculaire par les cols et les balcons jusqu’à St Moritz, lieu de villégiature haut de gamme. Après la partie française, allemande, romanche je finis par la version italienne dans la pointe sud- est (en bas à droite sur la carte) par le col de San Bernina.

 


Mercredi 9 juillet 34 ème jour de marche

 

 

               Je retrouve l’Italie par le col de Sisiglioni à 2500 mètres de hauteur ou les cartes détaillées que j’avais préparées touchent à leur fin. Les grands chalets suisses ont disparu et laissent la place à d’étroites maisons enserrées hautes de trois étages.

               L’ambiance est plus latine, avec les jeunes en deux-roues sur la place, les hommes assis et discutant et les mamas vacant à leurs occupations habillées de leur robe passée, de leur gilet en laine et de leur collants épais.

               Les sommets continuent, plus acérés. Rejoindre au fil des jours par les alpages le col de Gavia, où passe une nationale à 2 700 mètres et là, si je dois éviter les dizaines de kms de bitume, il me faut franchir le col des 3 signoris, mon point culminant à trois mille cent mètres, accessible grâce à des chaînes. Il n’y a pas un poil de neige, mais petite inquiétude quand même.

               Plus à l’est, dans la partie sud du Tyrol, toute la population écrit et parle en allemand. C’est la région d’Ora et la vallée principale descend à 200 mètres d’altitude. Grosse chaleur.

 

 

 

 

               La dernière et grosse étape s’avère intéressante et se déroule dans les dolomites où l’on peut dormir dans des bergeries transformées en abri. Les sommets, ces gros blocs bien raides, me feront bien comprendrequ’ il n’est nul besoin d’aller bien haut pour avoir le vertige. Certains d’entre eux, le Marmolada et Civetta ne sont que parois verticales.


                Je commence à ne plus voir de barrières toujours plus hautes en face de moi, mais le relief est toujours là et les averses nombreuses. La région est très boisée, même les rochers doivent leur concéder une maigre place, l’acharnement de la vie. En longeant le barrage de Silvia, une vision de fin du monde m’accompagnera pendant des heures avec un niveau d’eau extrêmement bas sur toute une vallée abandonnée des humains.

 

                Faute de carte, je redescends dans la plaine vénizienne où la chaleur écrasante me met à genoux.
Je décide de remonter vers le nord pour reprendre un peu d’altitude et rejoindre la Slovènie, dans les derniers retranchements alpins. Me dire d’en avoir presque fini avec toutes ces montagnes et d’être encore si loin.

 

 

Mardi 29 juillet 51 ème jour de marche

 

 


                L’inconvénient avec les frontières, c’est de suivre la grande route. De toute façon, tout a l’air tellement raide et impénétrable qu’il n’y a guère d’autres solutions. Même à faible altitude l’on se croit mille mètres plus haut. Plus vers le centre, le massif forestier du Kras, (prononcer Krach), est un endroit où même Fontainebleau fait figure de bosquet. Moins de rochers, mais tout aussi peu d’eau. La toponymie se caractérise par de nombreux creux dus à des affaissements de terrains et ses arbres aux troncs majestueux en deviennent mystiques.


                On peut noter le contraste entre les villes occidentales et les villages traditionnels. On m’a appris que les ours existaient en grand nombre mais qu’il fallait être chanceux pour en voir un. Par contre, tout morceau de bois un peu sec est réduit en bâtonnet, ce qui permet au marcheur en forêt tout azimut de naviguer à sa guise.


                Les forêts succèdent aux prairies, une belle campagne jusqu’à la rivière Kupa, frontalière avec la Croatie et dans laquelle nager dans une eau tiède sera un ravissement.


                La Croatie a la forme d’un boomerang partant du sud au nord ouest et mon parcours la traverse en plein milieu. Le paysage se compose des mêmes prairies et forêts, dont le champ d’action s’avère rapidement limité. J’en ressortirai très vite, les jambes lacérées, en me cantonnant à la piste. Peu à peu, je réalise où je suis en voyant les poteaux électriques décomposés, un panneau « danger mines »et des maisons ravagées (d’anciens villages serbes), le tout, à part de rares voitures, dans un silence de mort. Seules vivent quelques personnes âgées dans on ne sait quelles conditions.


                J’arrive vers Plitvica, parc célèbre pour ses cascades et laisse là mon parcours pour prendre un bus sur la nationale 1 surfréquentée pour me rendre une semaine de repos chez un ami de Paris, d’origine croate et vivant dans la partie herzégovine, au sud, où je vivrai une semaine au rythme du village on ne peut plus rural composée en grande partie de la famille Aleric à qui je rends hommage.

 


Mardi 19 août 62 ème jour de marche.

 

 


                Déposé en camion au milieu de la nuit, je bivouaque au milieu de champs à l’endroit ou j’avais laissé ma randonnée, à deux encablures du nord-ouest de la Bosnie, à quinze kilomètres de Bihac. La région ressemble au Beaujolais, hormis les minarets flambants neufs émergeant des villages où les traces de la guerre subsistent parfois encore. Sans carte précise, j’arrive à trouver des chemins longeant de près ou de loin la nationale. Sorti de cette route, rien. Il n’y a aucun panneau indiquant les villages.


                D’ailleurs, il n’y a plus de village. Seuls quelques pâturages sont conservés par les paysans vivant près de la grande route.L’absence totale de barbelés me fait parfois penser à un autre continent.

 

 

 

 

 

                Il devient vite aisé de deviner s’il y a une activité humaine ou non. Il peut n’y avoir aucun obstacle sur 50 kms et se retrouver subrepticement dans une zone à la végétation farouche pour se dire que mieux vaut ne pas mettre un pied hors de la piste ou de la route. Même s’il n’y a pas de mines partout, la moitié du pays est à l’abandon et de ce fait quasiment impraticable. Je dois suivre la nationale pendant des heures et des heures, avec les mêmes déchets et carcasses de voitures sur ses abords.

                Les montagnes, au sud, se rapprochent. Je passe par Jajce, une ville médiévale surplombée d’une forteresse. Comme toutes les villes du pays, le centre n’est qu’une succession de bars et de terrasses où les jeunes se rassemblent, voulant renouer avec le plaisir de la vie.


                J’arrive à trouver une piste partant vers l’est à travers les forêts montagneuses. La randonnée sous son aspect le plus rustique du terme, vu l’échelle de ma carte, correspondant à celle de la moitié de la carte de France : il faut suivre les traces de roues les plus fréquentes pour suivre la piste principale, étant donné l’absence de panneaux. Sur le chemin, je croise de pauvres paysans avec leur pauvre vache, des gens me dessinent l’itinéraire sur un bout de papier, on me laisse parfois planter ma tente sur le terrain d’une maison mais le plus souvent, je campe dans de magnifiques clairières ou bien bivouaque dans un fossé à l’abri des regards et du vent, en me faisant une soupe dans une gamelle posée sur une pierre au bord du feu. Très roots...

                En m’approchant de Sarajevo, je n’aurais d’autre choix que de suivre la route sur des dizaines et des dizaines de dizaines de kilomètres. Les voitures, les camions, les bus les blindés légers de la KFOR, le bithume, des constructions ininterrompues et la chaleur dans une mauvaise combinaison.

                Le seul intérêt aura été de faire connaissance avec certains à force de me croiser sur le seul endroit où il y ait de la vie dans cette région, hormis les autres nationales. Ici, on m’offrira un café, là une canette mais la nationale 5 reste un interminable calvaire. C’est sans aucun regret que j’accepterai pour une fois de lever le pouce pour faire dix kilomètres de quatre-voies, dans une voiture allemande naturellement, avant de pénétrer dans Sarajevo.

 

 

 


                J’arrive dans la capitale bosniaque en traversant les tours d’immeubles en bas de la ville. Seul vestige, l’ancienne maison de la radio, immeuble entièrement calciné debout à la mémoire du martyre. Plus haut, la vieille ville ottomane aux échoppes encaissées dans ses ruelles quadrillées dans lesquelles la vie grouille à nouveau. Une petite pause pour récupérer, après trois mois et mille huit cents kilomètres. Cela s’avère long et éprouvant.
La partie serbe commence à l’est de la cuvette, pour s’enfoncer dans les Balkans et la partie bosniaque de Gorazde puis, dans un enchevêtrement, à nouveau serbe dans la ville de Virazde, dans laquelle je n’ai pas ressenti de bonnes impressions, hormis son remarquable pont ottoman du XVI ème siècle et l’aide que m’ont apportée les infirmières de l’hôpital à cause d’une blessure au tibia due à une absence de visibilité dans un des tunnels creusés à même la paroi bordant la Driva.

 

Jeudi 4 septembre 76 ème jour de marche.

 

 

                N’ayant qu’un schéma pour carte de la Serbie, je suis la route jusqu’à Ucize, ville moderne à l’immense place carrée de style soviétique. Je trouve une carte au 600 000 ème, ce qui me contraint à suivre la route, toujours pénible et usante jusqu’à Ivanica, à l’accueil convivial où je me permettrais de refroidir mes doigts de pieds en feu.
Passer une soirée dans le bar branché de la ville, pour dormir le lendemain près d’une piste au bord d’une rivière sauvage rocailleuse, puis quelques pas plus loin, se poser dans le monastère orthodoxe de Studenica, tel  est l’esprit de la route.

                Dans la partie sud de la Serbie, frôlant le nord du Kossovo, les forêts recouvrent les montagnes dont les sommets sont encore loin des deux mille mètres d’altitude. Tout cela a l’aspect d’un grand Jura sauvage. Je finis par ressortir la boussole et à tailler azimut (ou presque) dans les massifs des Balkans. La pluie et le mauvais temps se sont installés pendant une semaine. Les paysans vivent dans un milieu extrêmement simple. Les charettes tirées par des bœufs ne détonnent pas avec le milieu rural encore très traditionnel. De temps en temps un village pour me ravitailler. Pour dormir, une tente dans le fin fond d’une forêt au milieu de nulle part.

 

 

 

                J’ai du mettre un certain temps avant de comprendre qu’ici les chemins et leurs innombrables lacets se trouvent tout en haut et suivent la crête tout du long. Le problème, c’est lorsque l’on ne va pas dans la même direction. Une fois, sur des hauteurs larges et grandioses, une femme sans âge m’indiquait le chemin pour redescendre alors qu’il n’y avait aucun être humain à des heures de marches à la ronde. Ma bonne fée…

                Le lendemain matin, je finirais par arriver en bas à un monastère puis, retrouvant l’asphalte dont je ne pouvais plus voir la couleur, je me résignais, m’étant largement rallongé par goût où par défaut à prendre un bus les quelques vingt kilomètres restant jusqu’à Dimitrovgrad, dernière ville serbe, le corps et l’esprit enrichis d’expériences.

 


Mercredi 23 septembre 92 ème jour de marche.

 

 

La première ville frontalière bulgare atteint un niveau au-dessus dans le collectivisme et la pauvreté. Je laisse là mon itinéraire pour retrouver la capitale par divers moyens : voiture de police, auto-stop et autobus. Dans le centre se côtoient à la fois l’influence slave et ottomane, les grandes avenues dissimulant les arrière-cours délabrées. J’ai pu trouver une série de cartes sur le massif du Raplanina, longeant le nord de la vallée des roses au nord bien loin de la nationale que je ne veux plus suivre.

 

 

 



                Retour à Dragoman par un vieil omnibus rouge et rustique. Je débute sur les grands espaces d’un plateau désolé dans les champs déjà moissonnés pendant des jours. Je longe le nord de la grande banlieue de Sofia par la plaine. A flanc de carrière, une usine gigantesque.


                Après un dernier ravitaillement, je finis par rejoindre la crête avec mes nouvelles cartes au 100 000 ème dont les chemins semblent dessinés selon l’inspiration du moment. Il existe un G R européen venant de l’Atlantique et passant par ici. Il se trouve en haut mais le suivre est plus facile que de le trouver.

 

 

                Au-dessus de 1 500 mètres, la crête devient dénudée et l’on déambule plus haut encore, jusqu’à des 2300 mètres. Marcher là-dessus durera huit jours  en ayant la chance de trouver des refuges. Cavdar et Echo sont remarquable, Dermanka est à éviter. Il y aura aussi cette unique expérience de dormir dans un grand refuge abandonné au milieu d’un plateau de type sibérien osbervant les plaines au loin de chaque côté.

 

 

 


                Plus bas les feuillus sont déjà recouverts de mille nuances de couleurs. Ainsi est tapissé le sol.
Un mauvais vent, un mauvais temps me font abandonner mes cartes et redescendre à Karlovo retrouver la Vallée des Roses, retrouver les Ladas et les Yugos arrêtées aux feux rouges. Puis retrouver la plaine. Le lendemain, on pouvait découvrir les sommets en face recouverts de neige, plus que ma fatigue n’aurait accepté.

 

 

 

                Pour retrouver le sud, il me faut retraverser un massif moins haut mais plus pêchu à cause de la végétation. Toute mon expérience de la boussole me servira à m’en dépétrer, même au prix de rallonge dans ce bordel inimaginable. Je serais accueilli par une famille musulmane à l’hospitalité exemplaire, n’ayant pour revenu pas grand chose de plus qu’un jardin et une vache. Un lit et un repas familial furent le trésor qu’ils me donnèrent.

                Une grande partie du dernier tiers de la Bulgarie se déroule dans une grande plaine interminable, composée de champs mesurant chacun des kilomètres depuis la dernière réforme agraire. Et la chaleur.

                Retrouver un ravin pour s’abriter de la vue et du vent, quelques kilomètres concédés de carriole avec des tziganes encore plus misérables que les autres, juste pour l’Esprit de la route et rejoindre peu à peu la Thrace et ses fôrets. L’automne avançant, on commence à y entendre les loups la nuit. Des petites routes me conduiront le long de la frontière turque, région assez retirée où les cochons noirs sont en semi-liberté. L’endroit est surveillé et je me ferais arrêter par la police des frontières en voulant aller à un monastère qui s’avèrera abandonné. Ils finiront par m’héberger dans leur carrée, ne voulant pas me laisser camper quelque part dans la forêt

 

Lundi 20 octobre 112 ème jour de marche.

 

 


                Le temps est humide, la frontière au nord ouest de la Turquie se trouve en haut d’un col, toujours en pleine forêt. Accueilli plus loin par une douzaine de militaires, je suis convié à faire quelques kilomètres en jeep, on me déposera ensuite à un embranchement pour me conseiller de continuer en auto-stop car il ne faut pas traîner ici. C’est une zone militaire et les turcs sont plutôt pointilleux sur les questions frontalières.

 

 

 


                Après trois kilomètres en tracteur dans une belle campagne, j’arrive à un village pour bifurquer vers une petite route et m’enfoncer trois jours au milieu des chênes avec une boussole et la partie turque de ma carte bulgare. Les couleurs automnales sont majestueuses mais la fatigue est une seconde nature. Les sommets ne s’élèvent pas à mille mètres d’altitude mais les dénivelés en azimut sont prenants.

                Des glands de chêne partout. La forêt devient tellement dense que je finis sur une piste. La mer noire enfin en point de vue en haut de Kilikoy où je passerai la nuit dans un des endroits les plus originaux de ma virée, un monastère du VI ème siècle taillé dans la roche tendre d’une falaise, malgré tout insuffisamment tendre pour mes reins.

                Je dois me résoudre ensuite à suivre 100 kilomètres de goudron, la végétation impénétrable et le sol sablonneux mouvant tellement imbibé d’eau rendent toute autre alternative extrêmement aléatoire.


                A Saray, la grande ville de la région possède cette atmosphère turque que j’affectionne toujours autant. Je parviens à une pharmacie sur les tranches de pieds pour quelques pansements et un hôtel pour la nuit. Le lendemain matin, j’avoue ma faiblesse d’avoir pris le bus sur 20 kilomètres de quatre voies à la fois démotivantes et inintéressantes. Terminant à pied, je longe la cote sud le long du détroit du Marmara et j’arrive dans Byzance-Constantinople-Istanbul dans un quartier résidentiel lors d’une matinée maussade d’un dimanche d’automne.


                Trois pansements à chaque pieds, je ne ressens rien d’autre qu’une profonde et immense fatigue, le mental se chargeant à lui seul de m’acheminer jusqu’au bout après cinq mois et trois mille kilomètres à pied estimés jours après jours.

                Sultanhamet, colline resplendissant d’histoire au-dessus du Bosphore, l’Aya Sofia et la mosquée bleue se dressant l’une face à l’autre. Et je me retrouve là, à l’intérieur d’une foule de turcs et de voyageurs au cœur de cette mégalopole en tout début de ramadan et du quatre-vingtième anniversaire de la république instaurée par Ätäturk, une ambiance peuplée… Des sentiments partagés, je ne réalise pas ce que j’ai fait, j’ai juste l’impression d’être en vacances quelque part dans un autre pays, entouré d’un tourbillon vibrant de vie…

 

 

jllinternational@yahoo.com


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